Enfant, Adolescent, quels enjeux…

Au cours de rencontres interprofessionnelles avec mes collègues psychologues d’Epinal et des Vosges, le suivi des enfants et des adolescents est souvent abordé.

Eux aussi, en effet, traversent parfois des périodes difficiles qui nécessitent une prise en charge.

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de stade oral, anal, génital, de complexe d’Œdipe, de période de latence, de puberté… : il s’agit en fait d’étapes de développement que toute personne traverse au cours de son enfance et qui lui permettent au fil des années de construire sa relation d’objet, sa relation aux autres, sa propre identité, mais aussi son rapport aux règles et aux limites. Tous ces stades de développement sont sources d’angoisses, angoisses parfois bien différentes d’un stade à l’autre, mais tout à fait normales et indispensables à notre construction identitaire.

Pourtant, il peut arriver qu’un enfant ait plus de difficulté à traverser une étape qu’une autre. Un contexte familial, social ou scolaire particulier, une séparation, un deuil, un choc quel qu’il soit, une maladie peuvent parfois venir compliquer une étape et plonger l’enfant dans une période difficile dont il va avoir du mal à se sortir seul. L’entourage proche est bien souvent pris lui aussi dans cette même problématique et ne possède plus le recul nécessaire pour aider l’enfant. Un regard extérieur est alors pertinent afin d’aider l’enfant et la famille à prendre du recul, à mieux comprendre les éléments de la problématique afin d’y remédier.

Les enfants montrent toujours, à leur manière, qu’ils traversent une période difficile et certains signes ou comportements peuvent alerter les parents :

  • Des signes physiques : maladies à répétition, problèmes de peau, problèmes digestifs durables, problèmes respiratoires inexpliqués, perte d’appétit, troubles du sommeil, hyperactivité…
  • Des signes dépressifs : repli sur soi, isolement, pleurs fréquents, tristesse, impression de n’avoir envie de rien…
  • Des modifications comportementales : agressivité physique ou verbale tournée vers les autres ou vers soi (auto-mutilation), apparition de TOC…
  • Apparition d’angoisses ou de phobies inhabituelles…

Une aide extérieure peut être précieuse et ne dure pas nécessairement longtemps : les enfants ont beaucoup moins d’a priori que les adultes, leur système de défenses est beaucoup moins rigide et ils sont en général très réceptifs au travail mené. Il est à noter que plus l’enfant est jeune, plus l’implication des parents dans le suivi est importante.

L’adolescence, elle, correspond à une étape de construction identitaire forte : la personnalité s’affine et s’affirme dans l’évolution de la relation à l’Autre, l’identification à certains supports identitaires et dans la confrontation à d’autres modèles ! Périodes de distanciation avec les premiers modèles parentaux, période de l’apprentissage de l’autonomie, période  des premières grandes décisions concernant son avenir, bref, l’enfant devient un Adulte… Etape charnière pleine de tentations, de doutes et de paradoxes !

Cela soulève d’autres angoisses et d’autres problématiques là encore pas toujours évidentes à vivre et à gérer seul. Et quand le mal-être s’installe et demeure, des complications peuvent apparaître : problèmes relationnels, mise en danger de soi ou d’autrui, conduite addictives, dépression, troubles alimentaires (anorexie, boulimie)…

Il est important alors de ne pas se replier sur soi. Confier à un professionnel neutre et extérieur, les questions que l’on se pose sur soi, ses doutes, ses difficultés à trouver sa route, peuvent permettre d’y voir plus clair, d’apprendre à mieux se connaître et de retrouver sa place.